« Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus, qu’il a pris par la main » (Is 45,1). Mais qui est ce Cyrus dont parle le prophète Isaïe ?
Si vous avez des lettres, vous avez probablement entendu parler d’un Cyrus dans vos humanités, mais ce n’est pas le bon ! L’historien athénien Xénophon, disciple de Socrate, nous rapporte en effet la vie et les exploits d’un général perse dans l’Anabase et dans la Cyropédie. Cependant, le prophète Isaïe ne parle pas de ce Cyrus-là, mais d’un de ses ancêtres, Cyrus II, le fondateur de l’empire perse.
Cyrus II régna en Perse, l’Iran actuel, de 559 à 530 avant Jésus-Christ. Allié aux Mèdes, il conquiert l’empire babylonien, qui s’étendait de l’Irak au Levant, dans les années 540. Après avoir soumis Babylone, en 543, Cyrus permet aux exilés judéens de retourner dans leur pays pour rebâtir la ville de Jérusalem et son temple. L’histoire de ce retour et de la restauration de Jérusalem est rapportée, entre autres, dans les livres d’Esdras et de Néhémie.
Dans le livre d’Isaïe, le retour des exilés, contre toute attente, est la preuve que les forces mouvant l’histoire sont dans la main de Dieu ! C’est pourquoi Cyrus, un roi païen, est appelé « messie de Dieu », une figure du Christ ! La force de l’espérance des Judéens au milieu de l’exil porte pour nous un enseignement : nous n’avons pas droit à la désespérance car tous ceux qui font sortir de la guerre, tels Cyrus, sont envoyés par Dieu !
P. Philippe Cazala