Dans les textes de ce jour, l’image de la pauvre veuve revient de manière insistante. En Israël, la veuve n’avait pas droit à l’héritage de son mari. Elle dépendait bien souvent de la charité des autres. Le livre des Rois nous raconte un épisode de la vie du prophète Elie. Sur l’ordre du Seigneur, à l’annonce de la grande sécheresse qui va advenir à cause de l’impiété du roi Achab, Elie se rend à Sarepta, ville de Phénicie. Là, Elie demande à une femme, une veuve, un incroyable effort : partager son ultime repas. La femme partage ce dernier repas !
Dans l’Évangile de Marc, Jésus exalte le geste la pauvre veuve. Son offrande au temple est la révélation de son abandon entre les mains de Dieu. Dieu premier servi ! D’autre part, Jésus dénonce durement ceux qui, pour l’apparence, font de longues prières, mais, dans la réalité, ils dévorent le bien des veuves !
Ces lectures jettent une lumière crue sur l’orgueil de l’homme, sur son goût du pouvoir, sa soif de posséder et son désir de paraître. Cet homme-là s’idolâtre lui-même et se fait passer pour le sauveur des autres ! A la suite du Christ, nous sommes invités à nous oublier nous-même : ne pas chercher à paraître. Nous sommes invités à accueillir la parole du Seigneur dans un cœur de pauvre. Nous sommes appelés à apprendre à partager non seulement nos biens, mais aussi notre vie. Tout vient de Dieu et retourne à Lui !
Père Albert Gambart