« Je le considère comme mon frère…Voici qu’encore une fois, il m’a profondément blessé…je vais lui pardonner, encore une fois, et c’est la septième fois ! »
Cette situation pourrait être la nôtre, c’est celle que l’apôtre Pierre présente à Jésus. Au « pardonner sept fois, c’est déjà vraiment bien » qui habite notre esprit, Jésus oppose : « Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois »
Voici donc de quoi faire exploser les compteurs ! Aussi longtemps que tu comptes un tant soit peu, tu demeures dans le calcul, il ne s’agit point de pardon. Le pardon n’est pas le calcul, il n’est pas l’oubli, il est le don par excès !
Parfois ce don par excès peu nous paraître impossible, il ne semble pas vraiment à notre mesure, alors ? Ecoutons Ben Sira le sage, dans la première lecture de ce jour : « Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu sa guérison ? S’il n’a pas de pitié pour un autre homme, comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ? »
Jésus met simplement à jour les contradictions qui nous habitent : moi qui suis pécheur et qui ne cesse de tanner Dieu avec mes demandes de pardon, en m’agrippant à sa miséricorde inépuisable, qui suis-je pour prétendre fermer le robinet de la miséricorde pour un autre ?
Seigneur, éloigne de moi la pensée calculatrice !
Père Alexis Bacquet