A l’époque du Christ, prospérité et richesse sont souvent perçus comme une bénédiction de Dieu. Aussi nous comprenons l’incompréhension des disciples du Christ lorsqu’il déclare avec l’humour et l’amplification orientale : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu » !
Cette phrase est assénée à l’occasion d’une rencontre de Jésus avec un homme scrupuleux dans l’exercice des commandements, dont on découvre soudain qu’il a de grands biens. Soucieux de l’amour de Dieu pour lui cet homme se demande s’il ne manque pas quelque chose à sa vie. Jésus lui dit : « Va, vends, donne et suis-moi » La marche à franchir est un peu trop haute et l’homme s’en va tout triste.
Je tiens quant à moi que cet homme qui ne franchi pas la marche est pourtant béni de Dieu. Marc nous signale : « Jésus le regarda et se prit à l’aimer » ! Béni de Dieu cet homme l’est, car il ressent bien en lui un manque et il s’en remet à Jésus. Béni de Dieu il l’est, car pour lui est donnée cette parole de Jésus : « Aux hommes c’est impossible, mais pas à Dieu, car tout est possible à Dieu » Béni de Dieu il l’est, car avec le temps il pourra être littéralement « retourné » … Un jour, espérons-le, il saura passer d’un regard centré sur lui comme observateur scrupuleux des commandements, à un regard centré sur les besoins des autres… « Va, vends et donne… »
Cela c’est un changement de logiciel : c’est passer du registre de la loi au registre de la grâce !
Père Alexis Bacquet