De quels vignerons le Seigneur a-t-il besoin pour sa vigne afin qu’elle porte du fruit et qu’il en ait le produit ? De ceux dont nous parle l’évangile de ce dimanche ? Certainement pas. Le Seigneur appelle des vignerons qui prendront soin de sa vigne afin que les sarments portent de beaux et bons fruits juteux au goût exquis. Ce samedi, en l’église Saint Sulpice, le Seigneur a appelé de nouveaux vignerons, sept hommes, sept diacres pour le service de son Église. Des hommes très différents par leurs parcours de vie, professions et situations familiales.
Mais qu’est-ce être diacre ?
L’appel au diaconat fait toujours éruption dans la vie d’un homme. Pourquoi moi ? Pourquoi cette question surprenante et déroutante ? Seul le discernement et la grâce accompagneront et feront murir sa réponse. Confiant en celui qui m’appelle, je me lance dans la folle aventure du service. Le lavement des pieds par Jésus le Jeudi Saint donne le sens de mon ministère. « Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. ». Voilà tout est dit. Serviteur, je m’efforcerai d’être humblement au service de mes frères les plus pauvres, d’être à l’écoute des affligés et des maltraités par la vie. Mon service puisera son énergie dans l’eucharistie, la prière et la Parole de Dieu. Ce ministère doit aussi encourager et engager les baptisés à vivre la dimension diaconale de leur baptême pour révéler aux hommes l’amour miséricordieux du Père. Pour le diacre que je suis c’est une mission exaltante et enthousiasmante. Les rencontres, les situations mises sur ma route par le doigt de Dieu deviennent présence du Christ dans le quotidien de mes frères et dans le mien.
Le psaume et l’évangile de ce dimanche nous invitent à méditer cette parole « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! » Christ est rejeté hors de la ville comme le sont trop de nos contemporains. Permettre à ceux qui sont en galère de retrouver leur dignité. Leur donner la parole, leur faire une place dans la cité est pour eux une résurrection. Ils deviennent pierre angulaire, clé de voûte de leur projet, et de nos projets. Souvent, ils deviennent merveilles devant nos yeux, suscitant l’admiration et la joie.
Répondre OUI au Seigneur et le servir dans nos frères est une véritable source de joie que j’offre en action de grâce lors de l’eucharistie. Ainsi, les sarments de la vigne porteront de beaux et bons fruits juteux au goût exquis de l’amour de Dieu pour tous les hommes.
Charles GAZEAU, diacre