Curieux conseil que l’apôtre Paul nous donne aujourd’hui ! Dans notre monde, nombreuses sont les causes d’inquiétudes, les raisons d’avoir peur, les occasions de se replier sur soi-même ! Alors, cette invitation est-elle une provocation ?
La première lecture et l’Évangile vont plutôt dans le sens de l’inquiétude ! Elles manifestent toutes deux la déception du Seigneur face à l’inconsistance des hommes. Ainsi le livre d’Isaïe gémit : « Le Seigneur attendait de sa vigne le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris ! »
En écho, l’Évangile dénonce les actions criminelles des hommes : « Voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux, ‘Voici l’héritier : venez, tuons-le, nous aurons son héritage !’ » Tuer l’héritier, c’est aussi tuer le Père pour s’approprier l’héritage ! L’homme ne veut plus être le gérant d’une création que lui confie le Seigneur ! Il cherche à en être le propriétaire ! Il se fait dieu, comme s’il pouvait tout résoudre par la science et l’orgueil de la raison ! Alors oui, on peut être inquiet devant la dureté du cœur de l’homme.
Dans l’épisode du lavement des pieds, Jésus dit à Pierre : « si je ne te lave pas les pieds, tu n’auras pas de part avec moi. » Jésus accomplit un geste qu’il accompagne d’une parole ! Par ce geste et cette parole, il fait rentrer Pierre dans son propre héritage.
Ce passage de saint Jean comme les lectures d’aujourd’hui invitent à accueillir le Christ-Jésus comme le Fils de Dieu, qui, en nous faisant entrer dans son héritage fait de nous des filles et des fils adoptifs du Père ! Nous entrons sur le chemin qui mène vers le Père, le Créateur, chemin d’humilité et de service, chemin de Fraternité, chemin de paix !
Voilà le chemin là que Paul nous révèle lorsqu’il dit : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance priez et suppliez, tout en rendant grâce pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »
Père Albert Gambart