Pourquoi commémorer l’entrée de Jésus à Jérusalem le jour des Rameaux ?

Ce n’est pas une mais trois entrées à Jérusalem que nous commémorons aujourd’hui. D’abord un événement passé : l’entrée messianique de Jésus, par laquelle il a voulu accomplir les Ecritures. « Exulte fille de Sion ; crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton Roi vient à toi, il est juste et victorieux, il humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse » (Za 9,9). « Que les arbres des forêts crient de joie » (devant l’arche d’alliance : Ps 96,12). Jésus est ce Roi annoncé par les prophètes.
 
Ensuite, nous commémorons un événement à venir : l’entrée du Christ dans le ciel, lorsqu’au dernier jour il ouvrira les portes de la Jérusalem céleste à toute l’humanité rachetée, parachevant le grand triomphe de Dieu. « Lorsque toutes les choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15,28). « Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! ». La terre n’est pas le lieu de la paix. Cette acclamation de la foule est aussi une prière d’espérance : que Celui qui vient au nom du Seigneur apporte ce qui est aux cieux.
 
Enfin, nous commémorons une réalité présente et mystérieuse, dont les points d’émergence sont parfois bien visibles : la croissance du Christ dans la vie de l’Eglise et, par elle, dans la vie de chaque chrétien et dans la vie de l’humanité. C’est à cette avancée que nous devons être le plus sensibles, car c’est pour elle que notre « oui » au Christ est sans cesse sollicité. Notre pèlerinage sur terre a pour but de nous mettre au service de cette croissance humble et cachée du règne du Christ dans l’univers. « Affermissez vos cœurs, car l’Avènement du Seigneur est proche. Voyez : le juge se tient à notre porte. » (Jc 5,8-9).
 
P. Philippe Cazala