« Frères soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis, soyez dans la joie. Ph 4,4 » Celui qui écrit cela aux chrétiens de la ville de Philippe n’est pas un joyeux farceur chargé de faire rire toute une salle de spectacle. C’est l’apôtre Paul ; il est en prison et il entraîne ses amis à vivre dans la joie. Pour lui, les temps sont durs ; pour les philippiens aussi car les persécutions ont pu commencer chez eux et contre eux.
Aujourd’hui l’ambiance générale n’est pas au beau fixe : du Covid en sa cinquième vague au poids de la vie internationale, des suspicions qui pèsent sur l’Église et sur les prêtres aux difficultés de l’église de Paris et aux propos du Pape concernant notre ancien Archevêque, beaucoup parmi nous trouvent que la vie est un peu lourde à porter … et c’est sans doute vrai ! Eh pourtant ! C’est nous qui aujourd’hui entendons cet appel à la joie lancé par Saint Paul.
Voici une vraie conversion pour ce temps de l’Avent : ne cédons pas à la sinistrose mais, bien conscients de ce qu’est la vie d’aujourd’hui, accueillons la joie : le Seigneur vient nous la donner.
Nous qui sommes râleurs et souvent négativement critiques, osons relever la tête, regarder ce qui est beau, nous réjouir des chants des enfants, de l’amour des jeunes mariés, de la fidélité des anciens, du service des myriades de personnes pour tant de causes urgentes et justes. Respectons l’engagement des politiques et de ceux qui travaillent pour la planète.
Écoutons, même la nuit, le chant du merle et le pépiement des mésanges ; guettons les pousses nouvelles des amaryllis et des roses de Noël. Réjouissons-nous pour ce qui est beau sur cette terre blessée. Mais ce qui est le plus beau c’est le chant de l’Espérance : le Seigneur notre Dieu ne néglige pas notre monde, il vient l’habiter. Beaucoup se mettent en route pour l’accueillir. Nous sommes de ceux-là.
Et s’il y a une conversion à vivre et à célébrer dans le sacrement du pardon, c’est celle de l’Espérance qui nous conduit à la joie.
P. Bernard Bommelaer