L’injonction vient du maître lui-même, Jésus, lorsqu’il dit aux disciples : « Passons sur l’autre rive » ! Cette phrase n’a l’air de rien, invitation à une gentille ballade, mais en fait, sur le lac, il faudra affronter une farouche tempête et les disciples s’imagineront déjà périr !
Ne suis-je pas parfois craintif devant l’idée de « passer sur l’autre rive » ? Cela signifie briser les routines, changer les habitudes et procédés huilés, rejoindre d’autres personnes qui ne pensent pas comme moi, ou bien voudraient poursuivre des objectifs semblables, mais d’une autre manière, d’une manière renouvelée…
Comme toute communauté les groupes qui constituent la paroisse st Médard sont ancrés dans des « processus »…parfois ancestraux (!) et cela ne vient pas même à l’idée que l’on puisse ne pas se contenter de reproduire l’existant. Le catéchuménat, c’est « comme cela » ; la messe des familles c’est « comme cela » ; la journée des rentrée ou l’accueil de rentrée, c’est « comme cela » ; les 24 heures pour le Seigneur, c’est « comme cela ». Et vous voyez mon regard, « comme cela » cela veut dire : « pas autrement »
Aux disciples apeurés à passer sur l’autre rive alors que la météo n’est pas plaisante, Jésus pose la question qui tue : « N’avez-vous pas encore la foi ? » Quelle est ma confiance en Jésus pour m’aider à affronter tempêtes petites ou grandes, quelle est ma confiance en moi-même pour renouveler mes talents, quelle est ma confiance dans les autres pour être vivifié par un sang neuf, quelle est ma confiance en la « barque Église » qui en a déjà tellement vu !
Un beau projet pour l’été : me demander à qui je pourrais faire appel à la rentrée pour me rejoindre dans une action et être source de renouvellement ?
Père Alexis Bacquet