Aujourd’hui commencent les « scrutins », une des dernières étapes des futurs baptisés de Pâques. A la messe où auront lieu ces scrutins sera lu l’évangile de la Samaritaine (Jn 4,5-42), Les autres messes auront l’évangile des vendeurs chassés du Temple (Jn 2,13-25).
Dans l’épisode des vendeurs chassés du Temple, il faut à la fois le rappel des Écritures et l’événement de la résurrection de Jésus pour comprendre la portée de son geste. C’est ce que dit l’Évangile : ils se rappelèrent cette parole « L’amour de ta maison fera mon tourment » et « quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent ce qu’il avait dit ». C’est alors, nous dit l’évangéliste, qu’ils crurent en lui et en ses paroles. Le fruit de la mémoire des Écritures et de la résurrection du Christ est la foi.
Avec la Samaritaine, la démarche est autre. Ce n’est pas la mémoire qui fait naître la foi. C’est la rencontre et le dialogue avec Jésus. Du point de vue de cette femme, Jésus passe du statut d’étranger incommodant à celui de Messie. Elle doit se laisser déplacer. Mais elle finit par se rendre compte que Jésus connaît et comprend toute son histoire passée : « il m’a dit tout ce que j’ai fait ». La rencontre avec Jésus, faisant mûrir la mémoire de la vie, fait naître la foi.
Que nous ayons déjà rencontré le Christ ou que nous soyons encore au bord du puits pour l’entendre nous dire « si tu savais le don de Dieu », le temps du carême est propice pour faire grandir en nous la mémoire de Jésus et des Écritures, la mémoire de notre vie.
Père Philippe CAZALA