Qu’attendons-nous-en ce temps de préparation à la venue de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous ? Serons-nous happés par les marchés de Noël, par les fausses surprises des calendriers de l’avent en chocolat ? Ou, vivons-nous une attente, un temps de préparation, un temps de libération ?
Le prophète Baruc invite le peuple d’Israël et nous aujourd’hui, à quitter notre robe de tristesse, à quitter les soucis qui nous collent à la peau, pour revêtir un habit de lumière, un habit renvoyant la gloire de Dieu sur ceux qui nous sont proches. Oui, nous sommes invités à vivre un temps de libération. De tout temps, des périodes sombres ont ponctué l’histoire des Hommes et des peuples. Le peuple hébreu en exil à Babylone était dans une profonde tristesse « Comment pourrions-nous chanter des chants de Sion sur une terre étrangère » Ps 137,4. Viennent ensuite les jours de libération. Dieu nivelle les montagnes et les collines, ouvre de nouvelles voies pour vivre des jours nouveaux « Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve ! Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie. » Ps 125,3.
Des hommes, des femmes et des enfants attendent ces jours de libération et d’exaltation à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie, d’autres à Calais et à Grande-Synthe pour gagner l’Angleterre. Nous nous demandons mais que faire, ils sont loin de nous ? Certes, mais peut-être pouvons-nous offrir cette joie libératrice aux migrants de la porte d’à-côté ?
Ce temps de libération peut-être aussi le nôtre, par notre rencontre personnelle avec celui qu’annonce Jean Baptiste dans le désert. Prendrons-nous le temps de toiletter notre âme, de préparer notre cœur, de faire le ménage intérieur par le baptême de conversion pour le pardon des péchés que le Baptiste proclame dans la région du Jourdain mais aussi dans nos déserts d’aujourd’hui. Demandons au Père miséricordieux d’aplanir nos montagnes d’orgueil, notre chacun pour soi, notre … Ainsi « tout être vivant verra le salut de Dieu ». Lc 3,6 Bon Avent !
Charles Gazeau, diacre