Le dialogue du scribe avec Jésus dans l’évangile de ce dimanche nous met devant le verbe « Aimer ». En français peut être plus encore que dans d’autres langues, le mot « aimer » est un mot ambigu. Il peut désigner les sentiments les plus nobles de don de soi ; Il peut aussi exprimer le désir que l’on a de l’autre, et que la convoitise vient polluer. Il peut aussi donner le prétexte à un chantage affectif !
En effet, quoi de plus noble que de voir des personnes s’engager dans des actions de service et de solidarité au nom de l’amour qu’elles ont de l’humanité ? Quoi de plus fort que de voir une femme et un homme s’engager dans le mariage dans un OUI mutuel et libre, se préparant à accueillir la vie sous le regard de Dieu ?
Mais comme ce OUI est difficile à vivre dans la durée ! La soif de pouvoir fait dévier notre désir en un amour possessif qui emprisonne l’autre. La puissance de notre convoitise parvient à faire de l’autre l’objet de notre jouissance en l’enfermant dans la prison de nos caprices.
L’Évangile de ce dimanche propose une réponse ! Avez-vous remarqué un détail intéressant de l’Évangile ? Dans la phrase « Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là, le mot « Commandement » est au singulier, alors qu’il s’agit de 2 commandements. Pour moi, cela veut dire 2 choses :
La première, comme dit saint Jean (1Jn4,21) « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas. »
La seconde : Aimer l’autre d’un amour véritable, un amour capable de pardon, n’est possible que si nous communions à l’Amour qu’est Dieu !
P. Albert Gambart