Voilà le refrain que nous chantons en ce dimanche des Rameaux ! Nous rendons gloire au Christ ! Nous le reconnaissons comme notre chef ! Nous l’accueillons comme notre Roi ! Celui qui est capable de nous conduire vers les verts pâturages !
Ce dimanche est aussi appelé le dimanche de la Passion ! Quel paradoxe ! Cette passion qui va nous être racontée dans l’Évangile selon saint Marc, remet en cause le cri d’espérance et de joie que nous venons de chanter ! Notre chef, il va être arrêté, et ses disciples s’enfuiront et certains le trahiront, même ceux qui croyaient être son soutien. Drôle de chef sans armée et sans pouvoir ! Notre Roi va être giflé, flagellé, humilié comme un roi de pacotille, couronné d’épine, un roseau comme sceptre, une cape de soldat comme manteau, et les quolibets des soudards qui pensent être intelligents dans leur méchanceté gratuite !
Curieuse fête que ce dimanche des Rameaux et de la Passion ! Mais, pour tous ceux qui accueillent le Christ comme leur chef et comme leur roi, ce dimanche nous ouvre les yeux ! De quel pouvoir, de quel gouvernement nous réclamons-nous ? Jésus, en ce dimanche qui ouvre la semaine sainte, veut nous faire comprendre que le pouvoir des hommes est relatif, corrompu par le désir de puissance et la force de l’argent, par l’ambiguïté du péché. Jésus en acceptant ce chemin d’extrême pauvreté et de dépouillement total, nous montre le seul véritable pouvoir, celui de l’amour oblatif, de l’amour qui donne et non de celui qui prend ! C’est la leçon du lavement des pieds ! C’est le sens du pain, corps livré et du vin, sang versé ! Jésus nous invite à suivre ce chemin de dépouillement !
Alors, Dimanche prochain, Jésus ressuscité pourra recevoir pleinement notre cri de louange : « Gloire à toi, Seigneur notre Chef et notre Roi » !
Père Albert Gambart