C’est l’histoire d’un tabouret à trois pieds comme autrefois on en utilisait pour traire les vaches… Si tu enlèves un pied, tu te casses la figure ! C’est tout simple, c’est un équilibre que propose le Christ dans la page d’Evangile de ce dimanche. Voici trois piliers : Dieu, puis le prochain, puis soi-même…si vient à manquer l’un des trois piliers, tu te casses la figure !
Génial, l’équilibre est une affaire de vivant, il y a toujours une tension à maintenir ! Certains diront : « Tout pour Dieu ! » (Des fous de Dieu ?) Mais bien souvent, l’autre humain se trouve bafoué, instrumentalisé. D’autres diront : « Tout pour les autres humains ! » Mais bien souvent la dimension spirituelle manquante conduit à servir un projet et pas vraiment les frères. D’autres enfin diront : « tout pour moi ! » et leur nombrilisme les affadit, les aigrit et les tue.
Nous avons tous saisi les trois piliers de l’équilibre : Dieu – ton prochain – toi-même…le plus difficile n’est-il pas parfois de s’aimer soi-même ? Non pas comme on « adore » la mousse au chocolat, mais comme on aime l’ado en pleine crise de rejet généralisé. Si l’on est incapable de s’aimer soi-même, en vérité, c’est-à-dire avec ses failles, comment pourrait-on aimer l’autre, en vérité, avec ses failles. Et pour percevoir les failles des autres, l’acuité est bien plus vivace que celle que nous exerçons à l’égard de nos propres égarements…
Le plus extraordinaire est de penser que Dieu, lui, nous aime d’un amour sans faille, toujours, avec une confiance renouvelée au quotidien. Cela devrait nous donner des ailes, pour nos failles et celles des autres.
Père Alexis Bacquet