Dans l’Évangile de ce jour, Marc nous propose un événement de la rue comme il devait y en avoir beaucoup à son époque. Un aveugle, Bartimée, mendiant et criant à gorge déployé pour qu’on lui vienne en secours…Jésus qui passe par là avec ses disciples…et une foule, décrite comme « nombreuse », et comme toute foule sans doute d’humeur versatile…
Regardez ; ce texte est un empilement de miracles, de signes…qu’il nous appartient de déchiffrer ! Premier signe : un aveugle devient voyant. Deuxième signe : un homme parqué « au bord du chemin » pour accomplir ses suppliques de mendiant, se retrouve à la fin de l’épisode « à suivre Jésus sur le chemin ». En termes contemporains on dirait : « son lien social passe du bien ténu à l’exemplaire » Troisième signe : des témoins de la scène qui « rabrouent le mendiant pour le faire taire » sont métamorphosés. Voici qu’ils appellent l’aveugle mendiant avec ces mots stupéfiants : « Confiance ; lève-toi, il t’appelle ! »
Et moi, où puis-je me situer dans cette histoire ? Peut-être bien du côté de ceux qui sont intéressés par Jésus, mais bientôt dérangés par cet ostrogoth qui gueule sur le bord du chemin et trouble la contemplation tranquille du prophète qui passe.
Il a suffit d’un geste et d’une parole : « Jésus s’arrête » et il dit : « appelez-le ! » Aujourd’hui, comme chaque jour, j’ai à choisir. Voir ou ne pas voir celui qui s’arrête et veut vraiment donner sa place au laissé pour compte. Entendre ou ne pas entendre les mots de celui qui s’arrête et dit : « appelez-le ! » Passerai-je d’opposant à solidaire ?
Père Alexis BACQUET