Les lectures de ce dimanche nous rappellent singulièrement que Dieu ne nous met pas à l’abri de la violence. « Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur », dit Isaïe à propos du Serviteur souffrant, figure innocente qui doit racheter Israël de toutes ses fautes. C’est une vérité que les disciples de Jésus semblent oublier : « réserve-nous les meilleures places dans la gloire » disent-ils à Jésus. Mais Jésus leur répond « vous ne savez pas ce que vous demandez ». Les disciples seront associés et exposés à la violence de la passion. C’est ainsi et pas autrement que Dieu sauve : l’innocent sacrifié dénonce la violence et ramène chacun à la vérité de son être. Cette même violence à laquelle nous sommes en proie et à laquelle nous sommes exposés, doit être dénoncée et combattue en chacun de nous.
Il serait tentant de penser qu’une fois écrit et publié le rapport de la CIASE, tout serait fini. La révélation des chiffres est faite, les recommandations sont écrites. Mais le rapport lui-même n’est qu’une étape. Il est une étape dans ce chemin de purification auquel nul d’entre nous ne peut échapper. Ce chemin, c’est celui de la vérité. La vérité est quelque chose à faire (cf. Jn 3,21). Il ne s’agit pas de la vérité du dogme, mais bien de la vérité de tous les jours, celle qui consiste à « appeler un chat un chat », une résistance perpétuelle à la violence du mensonge. Avançons résolument sur ce chemin !
P. Philippe Cazala