Un mariage a lieu à Cana, mais on ne parle pas des mariés. Et quand enfin on appelle le marié, ce n’est pas pour crier « vive les mariés ! » mais quasiment pour lui tirer les oreilles pour une question de vin. Pourtant, il s’agit bien d’une histoire d’alliance, et « quelle Alliance »
Nous sommes presqu’au début de l’évangile de Saint Jean. Ce dernier précise que c’est le premier ‘signe’ que Jésus accomplit. Puis, jusqu’au douzième chapitre sont relatés des évènements au cours desquels Jésus vit un rapport très profond au profit de personnes les plus variées. Ainsi, telle femme de Samarie dont la vie n’était pas un modèle, un officier du roi Hérode, roi peu recommandable, un homme paralysé depuis 38 ans, des foules affamées, une femme adultère, un homme aveugle depuis sa naissance, sans oublier le moment où il rend la vie à son ami Lazare mort depuis quatre jours.
Par ces signes accomplis, Jésus a fait comprendre qu’il n’est indifférent à personne, et qu’il vient faire alliance avec toute l’humanité et avec chacun de nous. Cette alliance sera scellée par le don de sa vie lors de la Passion et de sa Résurrection.
Sans le dire explicitement, le signe de Cana nous annonçait déjà la présence de celui qui est venu faire alliance avec nous et la sceller du don de sa propre vie ; Jean-Baptiste parlait de lui comme de l’Époux.
Ce que Jésus a annoncé d’une manière lointaine et explicité par le sommet de sa vie parmi nous, nous invite à une attitude permanente de discernement. Les actions des personnes que nous côtoyons nous révèlent souvent quelque chose du secret de leur cœur et de leur vie. Découvrir tout cela nous pousse au plus grand respect en même temps qu’à la discrétion. Parfois, il peut nous revenir d’aider ces personnes à aller encore plus avant dans leur engagement. Mais surtout, nous pouvons toujours contempler ce que le Seigneur permet de réaliser dans et par la vie de ces personnes.
P. Bernard Bommelaer