Dans la page d’Évangile de ce jour, nous voyons bien vite où Jésus désire mener Pierre en répondant à sa question : « combien de fois dois-je pardonner ? » L’ironie de Jésus – Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois – est une façon de lui asséner une vérité qui peut faire mal : si tu pardonnes, il n’y a plus de place pour le calcul !
Voici que suit une parabole comme les aime Jésus. L’énormité de la disproportion entre les deux hommes imaginés par le Christ est stupéfiante : un premier homme doit 60 millions de pièces d’argent, un deuxième homme doit au premier seulement 100 pièces d’argent. Une porche et un vélo d’occasion !
Mais si le premier homme c’était moi ? Celui devant lequel je suis en dette, c’est Dieu. Je ne cesse d’implorer son pardon. Les autres ne savent pas tout de ma vie, mais moi-même je connais le poids de mes péchés. Lorsque je parcoure mon histoire, je suis éberlué par le pardon de Dieu à mon égard. Ma dette est abyssale, le trou de la sécu ce n’est rien à côté !
Et je compte bien que la miséricorde de Dieu envers moi demeure sans limite ! Aussi, ne serait-il pas raisonnable que je revois un peu mes propres exigences à l’égard des autres, ceux-là mêmes qui ont quelques dettes envers moi ?
Père Alexis Bacquet