En ces temps d’élection, la parole de Paul dans la lettre aux Philippiens, résonne très fort : « Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ ! » Citoyenneté ! Cette notion est au fondement de la construction de la société moderne. Et je trouve très étonnant que l’apôtre utilise ce mot pour exprimer notre relation avec le Ciel. Le mot Citoyenneté évoque l’élection, puisque les citoyens élisent leur président. Dans l’épitre aux Philippiens, Paul demande aux nouveaux baptisés de vraiment choisir le Christ et de s’engager sur son chemin. Qu’est-ce que représente vraiment la croix du Christ dans ma vie ? Un touchant souvenir, ou bien le Christ qui traverse la mort pour ressusciter et me donner la vie ? Ma foi dans le Christ ressuscité est une adhésion à sa Parole qui est Vie.
Citoyen des cieux ! Je choisis donc de me mettre en marche vers la cité de Dieu, là où est Jésus. Ma vie sur la terre est comme un pèlerinage, comme une traversée du désert avant d’arriver en la Terre Sainte ! Le Christ Jésus, en apparaissant dans la lumière en haut de la montagne, révèle à Pierre, Jacques et Jean la véritable patrie ; là d’où il vient : d’auprès du Père. Cela me fait penser à la montagne du Sinaï, où Moïse a passé 40 jours en la présence de Dieu. Cela me fait penser à Elie, qui marcha 40 jours vers la montagne, pour rencontrer Dieu, dans le doux murmure d’une brise légère ! Et de quoi s’entretiennent Moïse et Elie, autour de Jésus ? Ils parlent de son « Exode » qui allait s’accomplir à Jérusalem, la traversée de la mort pour nous ouvrir la porte de la cité du Ciel !
Notre monde est fermé sur lui-même, comme s’il devait vivre toujours ! La soif de posséder, l’illusion de dominer, voilà ce qu’il recherche ! La guerre tragique par laquelle les armées Russes écrasent l’Ukraine manifeste la folie de l’homme qui pense établir le Royaume Idéal ! Il n’y a pas de Royaume Idéal, ni de Cité Radieuse sur cette terre ! Tout passe comme le dit si bien Job, « Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu je retournerai au ventre de la terre. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni ! »
Mais Job ne connaissait pas le Christ qui, par sa naissance, sa mort et sa résurrection, nous fait naître à une formidable Espérance : nous avons notre demeure dans les cieux !
Et nous, nous sentons nous citoyens des cieux ?
Père Albert Gambart