A la lecture de l’Évangile de ce dimanche, mon attention s’arrête sur le personnage de cet homme que le roi rejette violemment, car il ne porte pas le vêtement de noce ! Que veut dire ce rejet « là où il y aura des pleurs et des grincements de dents » ? Une première lecture pourrait bien nous amener à penser que ce roi est bien dur vis-à-vis de cet homme qui n’avait rien demandé ! Que veut nous dire Jésus dans cette mystérieuse parabole ?
Je remarque aussi que les invités sont bien définis : les paysans, les commerçants et les violents. Pour les paysans, leur champ est plus important que la noce ! Pour les commerçants, le commerce est plus important que la noce ! L’invitation du roi ne les intéresse pas : seuls leurs intérêts les intéressent ! Ils vivent loin de Dieu ! Les violents, eux, tuent les envoyés du roi pour bien manifester leur hostilité au roi, qu’ils veulent exclure de leur vie. Et c’est contre eux que s’enflamme la colère du roi !
Qui est cet homme qui ne porte pas le vêtement blanc ? Cela ne nous est pas dit ! Tout ce que nous savons, c’est qu’à la question du roi, « comment es-tu rentré ici sans avoir le vêtement de noce », il garde le silence. Ce silence lui vaut d’être jeté dehors, pieds et poings liés. Dans cette parabole, ceux qui sont punis par le roi, c’est les meurtriers et lui. N’est-ce pas injuste ?
Cela pose la question suivante : que veut dire revêtir le vêtement de noce ?
Dans la liturgie du baptême, le célébrant dit lorsque l’enfant est revêtu du vêtement blanc : « tu es une création nouvelle dans le Christ, tu as revêtu le Christ, que tes parents et tes amis t’aident par leur paroles et leur exemple à garder intacte la dignité des fils de Dieu pour la vie éternelle ». Ainsi, pour nous, chrétiens, le vêtement blanc est un signe d’Alliance, signe que le Seigneur nous accueille et nous donne la dignité de Fils ou de Fille de Dieu. Nous répondons à l’appel du Seigneur en lui disant « me voici », et il nous donne tout son amour. Mais si nous ne disons pas « Oui, me voici », nous n’avons rien à faire au repas de noce puisque nous refusons l’Alliance. Et l’homme qui ne répond rien à la question du roi est jeté dehors.
Aujourd’hui, nous répondons à l’appel du Seigneur ! Notre cœur chante : « le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ! Sur des près d’herbe fraîche il me fait reposer ! ».
Père Albert Gambart