Le soir du baptême de leur enfant, des parents étonnés et dépassés se disent l’un à l’autre : « Te rends-tu compte : notre enfant est enfant de Dieu ! »
Eh pourtant ! C’est bien leur enfant, fruit de leur amour réciproque, de leur désir, de leur don mutuel et de leurs corps. Ils lui ont choisi un prénom ; depuis sa conception leur vie a changé de rythme pour s’adapter à sa croissance, et maintenant qu’il est né, tant de choses sont pensées en fonction de lui. Pourtant, il est désormais « enfant de Dieu ».
Certes, il y a eu la célébration, mais ce n’est qu’après qu’on en saisit pleinement le sens. Le prêtre n’a-t-il pas dit en versant l’eau : « … je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » C’est-à-dire, au nom de Dieu, le Père, le Fils et le Saint Esprit, je te plonge dans la vie, la passion et la résurrection de Jésus Christ. Tu es désormais vraiment à l’image de Jésus, fils de Dieu avec le Fils Unique. Oui, des parents qui ont vécu cela, ont de quoi être abasourdis quand ils réalisent ce qui est advenu pour leur enfant. Tout est tellement simple et tout nous dépasse complètement. Car ce qui advient dans un baptême n’est pas du pouvoir de l’homme mais ne peut être que le don gratuit de Dieu même. Et ce don gratuit, parents, parrains et marraines, vous l’avez aussi reçu et il demeure en vous. N’y a-t-il pas lieu d’en reprendre conscience et d’en vivre : ainsi vous en serez les témoins pour vos enfants ou filleuls.
Je comprends d’autant mieux les parents qui au moment du bisou du soir tracent le signe de la croix sur le front de leur enfant en ajoutant à haute voix quelques mots de prière venant du cœur. Certains font ainsi en prenant leur enfant dans leurs bras et en se tournant clairement vers une image de l’Enfant Jésus dans les bras de Marie, ou vers un crucifix. Et l’enfant entre volontiers dans cette très courte prière, et même parfois la demandera si elle était oubliée. Eh bien , essayez, vous verrez.
P. Bernard Bommelaer